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La sensibilité au GLUTEN
POSTED BY Maroc IN Divers actu
No CommentsVous avez l’impression de mal digérer pain, pâtes ou quiches? Vous êtes peut-être sensible au gluten! Les experts s’accordent sur l’existence d’une « sensibilité au gluten ››, qui n’est pas une intolérance… produits et restaurants « sans gluten ›› qui se multiplient, vedettes et champions sportifs vantant le régime « sans gluten ». Phénomène de mode ou problème de santé ‘? Toujours est-il qu`entre ceux qui sont réellement intolérants au gluten et ceux qui suivent la mode, il faut désormais compter avec les « sensibles ›› au gluten. Les spécialistes s’accordent en effet sur l’existence d`une sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC). Un groupe d’experts intemationaux s’est réuni récemment à Munich pour faire le bilan des connaissances sur cette nouvelle pathologie. o Quelles différences avec l’intolérance au gluten ?
L’intolérance au gluten, ou maladie cœliaque, est une réaction immunologique anormale vis-à-vis du gluten, un ensemble de protéines présent dans certaines céréales: le blé, le seigle, Forge et l`avoine. Elle entraîne une altération de la membrane intestinale avec, pour conséquence, une mauvaise absorption des nutriments Ses symptômes sont nombreux: douleurs abdominales, diarrhées, ballonnements, fatigue, anémie . . . mais aussi parfois troubles neurologiques et articulaires Environ 1 % de la population serait touchée. Depuis quelques années, les médecins voient de plus en plus de patients présentant les mêmes symptômes, mais chez lesquels les tests de recherche de la maladie cœliaque sont négatifs. « La sensibilité au gluten est un peu. Une forme bâtarde de l’intolérance au gluten, note le Pr Bruno Bonaz, gastro-entérologue. Peut-elle à terme déboucher sur celle-ci .7 Pour l’instant, on Fignore. ›› Plus fréquente que la maladie céliaque, elle touche- rait 6 % de la population. Comment la diagnostiquer ? « On commence par s’assurer qu’ ‘il ne s’agit pas d’une intolérance au gluten, avec des examens sanguins pour rechercher des anticorps spécifiques (1gA anti-transglutaminase), voire une biopsie de l’intestin grêle ››, ex- plique le Pr Bonaz. Si les analyses sont négatives, on peut suspecter une sensibilité au gluten. Le problème est qu`il n’existe pas de bio- marqueurs spécifiques pour l’identifier. Seule certitude : une personne sensible au gluten est de divers troubles digestifs rapidement après avoir absorbé des aliments qui en contiennent.
L’ÉPEATRE ET LE KAMUT SONT-ILS MIEUX TOLERES PAR L’ORGANISME QUE LE BLE? « Ces variétés de céréales anciennes n’ont pas subi les mêmes modifications que le blé moderne. Elles contiennent donc moins de gluten et moins d’ATi (protéine associée) ››, explique Barbara Konltzer. Elles sont intéressantes pour varier son alimentation et réduire ainsi sa consommation de blé. Mais, en cas de maladie cœliaque ou de sensibilité au gluten, ll faut se tourner vers d’autres céréales: riz, sarrasin, quinoa, minet, amarante… «Avant de s’orienter vers des aliments sans gluten, je conseille d’abord de veliierà ia qualité de son alimentation: plus de légumes, de fruits, de légumineuses et d’oiéagineux; et le moins possible de produits transformés et raffinés ››, conclut la nutritionniste.
le Pr Bonaz leproblème, c’est qu’il est plus compliqué ensuite de diagnostiquer une possible intolérance. ›› En effet, les anticorps et les lésions intestinales caractéristiques de cette maladie disparaissent quand on arrête de consommer du gluten. Or, le régime n’est pas le même en cas d’intolérance ou de sensibilité. « Les personnes intolérantes doivent suivre un régime strict et coûteux ››, rappelle le médecin. En cas de sensibilité au gluten, il existe tm certain degré de tolérance propre à chacun. « On diminue peu ti peut les quantités de gluten et on observe ce qui se passe en termes de confort digestif explique Virginie Grandjean-Ceccon, diététiciemie nutritionniste. Pour certains, supprimer les principales sources de gluten (pain, pâtes, gâteaux) suffit. Pour d’autres, il faudra traquer celui qui se cache dans les aliments transformés. » L’alimentation est donc adaptée à chaque cas. S’améliorer quand elle arrête d’en consommer. Cette amélioration est rapide, carla membrane intestinale n`est pas altérée comme dans le cas de la maladie cœliaque. o Que doit-on faire si l’on se croit concerné ? Pas d’autodiagnostic ni de régime sans gluten sans avis médical. «Je voir beaucoup de gens qui ont exclu le gluten de leur alimentation parce qu’i1s se sentent mieux ainsi, constate o Notre alimentation est- elle responsable ? Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer l’augmentation récente de la sensibilité au gluten. Parmi celles-ci, le fait que le blé a subi de nombreuses modifications génétiques au cours des dernières années pour répondre aux besoins de l’industrie agroalimentaire. Ainsi, sa teneur en gluten (nécessaire à la planification) a été augmentée. Autre piste: IATI (inhibiteur de l’amylase-trypsine), une protéine associée au gluten. « Pour rendre le blé plus résistant aux insectes, la teneur en AT1a été renf0rcée, l’indique Barbara Konitzer, nutritionniste. 01; selon un groupe de recherche de I ‘université de Mayence en AlIemagne, cette pro- reine pourrait entraîner des réactions immunitaires annales » Enfin, le blé serait plus présent qu’avant dans notre alimentation, via les produits transformés dans lesquels il est utilisé (souvent sous forme d’amidon) pour ses propriétés liantes et épaississantes : notamment dans les pizzas, gâteaux secs. .. Bref, même si les raisons de la sensibilité au gluten ne sont pas bien identifiées, il est recommandé de varier son alimentation en diversifiant les céréales (en pensant aussi aux légumineuses) et de cuisiner maison !